> Fernand Miellot (1882-1952)
Troisième Président des AVD (1926-1927)
Né le 5 décembre 1882, décédé le 26 janvier 1952. En 1923 obtint le grand prix à l'exposition des Arts Décoratifs à Rouen ; en 1925 il fut médaille d'oOr des Arts Décoratifs à l'exposition internationale de Paris. Fut architecte à Paris.
Membre des "A.V.D." de 1912 à 1934 ; Président des "A.V.D" de 1926 à 1927. Fut vice-président du Syndicat d'Initiative de Dieppe ; fit partie de la cmmission pour aménager le vieux château en Musée ; le 25 août 1926, il apposa la plaque des Religieuses parties pour le Québec ; le 27 août 1927, il inaugura le square du Canada.
Commençons par établir un succint arbre généalogique :
Joseph Léonard Miellot : né en 1792, épousa Marie Madeleine Ulphe Hétroy, et tous deux vécurent à Vismes-au-Val (village situé à 10 km au NE de Gamaches, dans la Somme). Ils eurent un fils prénommé Joseph Léonard.
Joseph Léonard Miellot (n°2) : né le 29 avril 1821 à 15 heures à Vismes, et décédé le 24 juin 1905 à 11 heures à Arques. Il se maria le 19 août 1844 à 20 heures à Arques, avec Colombe Démarquets (née le 11 juin 1823 à Réalcamp et décédée le 6 juillet 1878 à 3 heures à Arques ; fille de Jean David Démarquets et de Anna Françoise Auger). De cette union naquirent : Emile Léonard et Antoine Arthur (né le 27 janvier 1848 à 21 heures à Arques).
Emile Léonard Miellot : né le 18 novembre 1844 à 19 heures à Arques et décédé le 29 octobre 1910 à Dieppe. Il épousa le 19 mai 1874 à 10 heures à Sauchay-le-Haut Anna Augustine Dina Godeby (née le 10 août 1847 à Sauchay ; fille de Godeby Augustin et de Laboulais Stéphanie Euphrosine). Ils eurent deux enfants :
Une fille prénommée Jeanne Stéphanie Colombe née le 6 septembre 1875 à 1 heure 30 à Dieppe et décédée le 18 avril 1947 à 4 heures à Auffay, où elle s'était réfugiée chez sa cousine Marguerite Godeby (mère de Mme Canu). Elle épousa Albert Joseph Ragot (fils de Ribert Augustin Ragot et de Thérèse Agathe Danet) à Dieppe le 16 octobre 1906 à 11 heures.
Et un garçon : Fernand Léonard Augustin.
Fernand Léonard Augustin Miellot : né le 5 décembre 1882 à 14 heures à Dieppe Il ne se maria pas et n'eut pas de descendance. Il décéda le 26 janvier 1952 à 10 heures 30 à Paris.
Voici sommairement établie une généalogie, que nous complétons en indiquant que l'arrière-grand-père Miellot était manoeuvrier, que le grand-père était, lui, peintre-plafonnier, que le père était peintre décorateur, vitrier (en 1908, il est qualifié de "maître-peintre" et la notice nécrologique parue dans la presse, le dit entrepreneur et président du Syndicat du bâtiment). Et enfin, Fernand, qui fut dessinateur, peintre décorateur, peintre en lettres, puis architecte décorateur, et architecte expert (d'après l'article de presse annonçant son décès)
D'ailleurs, les annuaires de la ville de Dieppe nous renseignent sur la profession et le lieu d'habitation de la famille Miellot. De 1893 à 1929, l'habitation et l'entreprise de peinture, vitrerie se situent 6 impasse Morel. A partir de 1912, le téléphone est installé avec le n° 2.18.
De 1930 à 1938, Fernand Miellot s'installe au 3 place Louis Vitet en tant qu'architecte décorateur. Puis plus de mention de la Société bien qu'en 1939 des "Miellot" résident toujours à Dieppe (chemin de la Citadelle, rue de la Halle au Blé, quai du Hable). Sur l'annuaire de 1947, ce nom disparaît.
Sur un courrier daté de février 1940, les adresses de Fernand Miellot sont : 4 rue Gustave Larroumet à Paris 15è et 15 rue de Sygogne à Dieppe.
Une concession perpétuelle du cimetière de Janval (secteur T n° 420) rappelle le souvenir de cette famille, mais la tombe est inscrite sur la liste de celles que la ville souhaite reprendre, à cause de leur vétusté et dangerosité. Pour celle qui nous occupe, en 1994 et 1995, le qualificatif était "abandon complet, détérioré" et en 1999 "abandon, complet, détérioré, monument cassé".
Faut-il sauver ce monument pour sauver la mémoire des personnes enterrées ici ? (à savoir : Miellot Emile Léonard, Ragot Albert, Vve Miellot née Godeby Anne Augustine Diana, Ragot née Miellot Jeanne Stéphanie Colombe et Miellot Fernand Léonard Augustin)
Malheureusement, le nombre d'emplacements à l'abandon et sans entretien est bien trop important pour qu'ils soient tous sauvés.
Mais soyez rassurés, les traces laissées par Fernand Miellot sont nombreuses et souvent toujours visibles.
En 1929, il réalisa la décoration du Livre d'Or de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Dieppe, en enluminant la page droite accueillant le texte de présentation de la personnalité en visite. Il a sans doute aussi écrit le texte en lettres gothiques, avec un dessin inspiré de l'évènement du jour. Il est également l'auteur de la couverture de l'ouvrage, ainsi que d'une page enluminée en couleur et gardée précieusement dans un cadre. Mais durant quelle période remplit-il cette fonction à la CCI ? (actuellement, la relève est assurée par Mme Catherine Cotelle)
En 1930, le 17 février, le registre des délibérations de Conseil Municipal de Dieppe nous apprend beaucoup de choses sur le projet d'embellissement de la place du Puits-Salé, souhaitée par M. Bénoni Ropert dès mars 1928, continué par Monsieur Pierre Perrotte, et réalisé par Fernand Miellot. Dès juillet 1929, un crédit de 40 000 fr était affecté à ce projet. En voici le texte détaillé, inscrit dans le registre des délibérations du Conseil :
"le projet comporte la reconstitution du Puits Salé dans le goût du début du XVIè siècle . D'abord un refuge de forme triangulaire, s'adaptant mieux à la configuration des rues, serait établi à la place du rond-point actuel ; au milieu de ce refuge serait construit un bahut de forme cylindrique , composé d'un damier de grès alternés d'un jeu de tuilettes disposées en carrés égaux. Au dessus une margelle en grès de Mortin, présentant l'ouverture d'un large créneau aux abouts duquels'affronteraient deux lionceaux sculptés dans le grès. Au centre, un bouquet d'algues marines en fer forgé servirait d'attache à la poulie et à la chaîne fondues en bronze. Quatre piliers en fer forgé soutiendraient une légère architecture composée d'une portion de sphère en bronze ouvragé formant la coupole d'une couronne, et au dessus de laquelle serait installée une jardinière en métal blanc, poli et inoxydable, représentant une barge, emblème de la cité, qui serait fleurie l'été aux couleurs bleu et rouge (hortensias et géraniums). La décoration se complèterait d'un éclairage électrique. Le monument comporterait enfin deux prises d'eau jaillissant par des gargouilles à tête de dauphin, sculptées dans le grès."
Certains membres de la Chambre Climatique ont "demandé, trouvant la barge qui surmonte la coupole un peu volumineuse par rapport à cette coupole, que le projet soit modifié à cet égard, et qu'on allège un peu cette ornementation. M. Miellot va étudier la question".
Après quelques discussions, certains estimant la charge financière trop lourde, le projet d'érection du Puits fut adopté à la majorité, avec deux voix contre.
Quelle version avons-nous ?
En 1937, Fernand Miellot réalisa, gracieusement, le socle de l'imposante statue (4 mètres de hauteur) de Saint-Christophe, conçue par le statuaire Gabriel Dufrasne, et érigée à Omonville, à l'entrée de la grande avenue du château, en bordure de la Route Nationale 27 (Rouen <->Dieppe). Voici la description faite par la "Vigie de Dieppe" le vendredi 23 juillet 1937 : "le piédestal est donc en briques rouges et porte sur chaque face une croix en grès, au centre desquelles sont encadrées les armoiries des anciennes familles seigneuriales d'Omonville. Sur les bras de la croix a été gravée, de manière à ceindre le monument, la phrase bien connue : Regarde Saint-Christophe, puis va-t-en rassuré"
Autre réalisation, dont je n'ai pas encore la date (entre le 19 mai1945, date de l'élection de Léon Lagnel comme maire et le 15 décembre 1946, date de démission du curé pour raison de santé) : la croix en grès située à l'entrée de la commune de Bosc-le-Hard. Implabntée sur un terrain offert par Eugénie Mallet, elle fut conçue par Fernand Miellot, réalisée par les Ets Benezech et Maurice Rondest de Paris, et inaugurée par Léon Lagnel, maire. En voici la description de Daniel Fauvel ; " le blason de la commune a été gravé sur le socle et l'ornementation (coquille) fait référence à Saint-Jacques et à Saint-Jean-Baptiste patron de la commune"
Pourquoi réalisa-t-il ce projet ? Mon hypothèse (toute personnelle et peut-être erronée) est que cela est lié à Louis Ragot qui tenait une Fonderie à Bosc-le-Hard en 1921. De là à penser qu'il y avait un lien de parenté avec Albert Ragot, mari de Jeanne Miellot, soeur de Fernand, il n'y a qu'un pas que j'ai l'audace de franchir !
Fernand Miellot a également réalisé l'ornementation de la salle du Conseil Municipal de Dieppe, si l'on se réfère à l'allusion formulée dans la délibération du 17 février 1930. POur l'instant nous n'avons d'autre renseignement à ce sujet.
Autre mystère: en 1927, F.Miellot, alors Président des A.V.D., est en 1ère ligne pour recevoir les Canadiens venus en pélerinage au pays de leurs ancêtres. En cette occasion, il participa à la création du square du Canada avec l'installation de la Borne commémorative. En hommage, les Dieppois, sous l'impulsion d'Henri Cahingt père, décidèrent de réaliser un moulage en plâtre de la cloche de l'église Saint-Jacques : " la Catherine ", pour l'offrir à leurs "Cousins". Donné le 28 août 1927, le moulage arriva à Québec le 15 septembre 1928, et fut réceptionné par Pierre Georges Roy, archiviste de cette province. Depuis ce moulage semble avoir disparu. Mais au cours des recherches nécessaires à cet article, une lettre (réf 146bis/36 du Fonds Boudier) attira mon attention. Datée du 8 juin 1928, elle était adressée par Fernand Miellot à M.Sabatier, Directeur du Bureau Municipal de Dieppe, en réponse à son courrier du 2 juin 1928.
En voici un fidèle extrait : En ce qui concerne "la Catherine" à laquelle je me suis fait un plaisir de souscrire triplement, vous me permettrez de vous faire observer que : dès la venue de nos bons amis Canadiens, la cloche que j'avais tenu à maquiller personnellement avait été déposée en l'église Saint-Jacques, puis à l'Hôtel de Ville. – Par suite d'une erreur, ce fut celle qui devait demeurer à Dieppe à l'état d'épave qui fut décoré, alors qu'un autre moulage, "armé" pour la traversée, restait à l'état de plâtre.- N'étant nullement responsable de cette erreur, avec la meilleure bonne volonté, je consentis à procéder à une réplique. – Je vous avoue que je préfèrerais savoir ce volumineux objet à Québec que d'en être encombré dans mon atelier où vous pourrez en prendre livraison dès la semaine prochaine. - J'ai tardé, certes ! à livrer ce souvenir, dont on aurait pu m'éviter une réplique inutile … mais sachez, mon cher Monsieur Sabatier, que si je n'avais pas à faire face aux exigences commerciales du patenté et du contribuable, il y a belle heurette que vous auriez non point une seconde cloche, mais tout un carillon … !!!"
Et le 21 juin 1928, M.Sabatier lui fait la réponse suivante : " … je ne veux retenir de votre aimable lettre que le point essentiel, à savoir que vous autorisez l'enlèvement de Catherine, et je fais part de cette heureuse nouvelle à nos vice-présidents. Certes, vous avez des droits sur cette chère Catherine ; vous l'avez aidée à venir au monde, vous l'avez entourée de soins attentifs, vous l'avez patinée, si j'ose dire, de main de maître. Bartholo, lui aussi, avait des droits sur Rosine, mais il a dû cependant s'en séparer. Ne faut-il pas que chacun suive sa destinée ? …"
Il devient alors légitime de croire que Fernand Miellot réalisa le (ou les) moulage (s) de "la Catherine", laissant une autre grande empreinte de son amour pour Dieppe.
N'oublions pas non plus, car il est notre symbole, notre "logo", à savoir le blason de l'Association des Amys du Vieux Dieppe, qu'il réalisa et qui identifie toutes nos publications et nos démarches.
Eclectique donc ce Fernand Miellot ; discret amoureux dieppois et normand, l'ami du grand écrivain et artiste Edmond Spalikowski. D'ailleursFernand Miellot a réalisé également de nombreux dessins et peintures (souvent offerts à sa famille),comme par exemple : "Le Palais de Justice de Rouen", "L'ancien manoir de Noville à St-Aubin-le-Cauf", 1943 ; "vitrail, sonnet de Jose Maria de Heredia" (réalisé en septembre 1942 pour les fête et anniversaire de sa soeur)
Ce membre de "l'AssociationAmicale des Anciens Elèves du Collège de Dieppe" fut aussi un grand travailleur au sein de l'Association des Amys du Vieux Dieppe. En dehors, il ne supportait pas les plagiats et la gestion approximative d'une association, comme en témoignent les documents du Fonds Boudier (n° 146bis/36 ; années 1928, 1934, 1940)
Puisse cet article être une nouvelle pierre, avant d'autres découvertes, pour construire une biographie complète de ce surprenant personnage.
Carte postale envoyée le 13 septembre 1902 d'Arques par sa soeur Jeanne à Fernand Miellot (leurs grands-parents s'étaient mariés à Arques, y habitaient et y décédèrent ; leur père, Emile Léonard, y était né aussi)
Carte postale envoyée par Fernand Miellot à Monsieur Maxime Pupikofer, Avocat à La Cour d'Appel Mixte d'Alexandrie (Egypte), le 29 mars 1900, dans l'objectif d'un échange de correspondances
Articles sur le décès d'Emile Léonard Miellot : "La Vigie" des 1er et 4/11/1910 ; "L'Eclaireur" du 5/11/1910 et "L'Impartial" du 2/11/1910
Articles décès de F. Miellot
Paris Normandie 30/01/1952 Informations Dieppoises 01/02/1952
Extraits des bulletins des Amys du Vieux Dieppe n° CX de 2002 et n°CXVII de 2006